Chapeautant le nouveau haut de gamme de Renault, la Safrane Biturbo fait salon à Genève en 1992. Elle compte sur ses parrains allemands, ses deux turbocompresseurs et ses 268 cv pour marquer les esprits.
Il y avait eu la R11 Zender, mais depuis le cabriolet 19 fabriqué chez Karmann on en est certain, le modèle allemand est en vogue chez Renault. Ainsi, à la Normandie, la Safrane préfère la Sarre et la Bavière et le couple Irmscher-Hartge se penchant sur son berceau.
Le kit carrosserie, les jantes de 17 pouces ou la large sortie d’échappement ovale semblent d’ailleurs venus de l’incontournable catalogue D&W.
Des éléments qui sont assemblés dans l’officine souabe de Günther Irmscher, sur des caisses venues de France, tout comme la mécanique revue elle à Beckingen, chez Herbert Hartge.
Le projet va cependant prendre du retard. Beaucoup de retard même, puisqu’il faudra près de 2 ans pour voir circuler les premières « Biturbo » de série.
La faute à une mise au point plutôt longue et à une transmission qui ne digérera jamais la cavalerie du PRV. Mais même en passant de 280cv à 268cv –pour préserver la transmission-, le vieux V6 fait un pied de nez à l’Alpine A610.
Le robuste moteur franco-suédois amène la berline aux frontières de l’incontournable 250km/h sur ses autoroutes de naissance, dans un confort hexagonal et une sécurité garantie par ses 4 roues motrices. Le compromis confort –tenue de route est probablement le point fort de la Safrane.
D’autant qu’en ces périodes pré-ESP, les berlines des bords de l’Isar et du Neckar ont parfois le train arrière flottant. Vendue sans complexe 15% plus chère qu’un 540i ou au tarif d’une E420, la Biturbo ne connaîtra qu’un succès d’estime. Avec 806 exemplaires produits c’est même une rareté.