Après les résultats commerciaux décevants de la Matra 530, trop originale dans sa ligne, les dirigeants de Matra réorientent le renouvellement de la gamme sur des valeurs plus sûres.
L'association avec Simca et son réseau a conduit l'équipe technique à opter pour un moteur Simca 1300 cm3, toujours en position centrale arrière.
Philippe Guédon, hostile à la formule 2+2, trouve une parade et invente la GT à moteur centrale à 3 places… de front ! L'avantage selon lui est que sur une 2+2, les 2 places AR restent symboliques, tandis que sur une trois places de front, chaque occupant est confortablement installé.
Au final, le résultat est heureux, avec une ligne harmonieuse, dotée de phares escamotables comme sur la 530 pour l'esprit sportif et l'aérodynamique, et d'un large hayon vitré derrière. Sous cette lunette arrière, on trouve le moteur et un coffre de 320 dm3.
C'est donc la Simca 1100 qui sera la principale pourvoyeuse de pièces. En effet, outre son moteur de 1300 cm3 de 84 CV , la 1100 lui cède son train AV, sa direction et ses freins. Toute la partie AR est en revanche totalement inédite. Le châssis en tôle emboutie et soudée est équipé de suspensions par barres de torsion.
Malgré une qualité des matériaux (la carrosserie est en fibre de verre) et de finition moyenne, la Matra Bagheera rencontre un vif succès commercial récompensant enfin l'ingéniosité et le travail des gens de chez Matra. En juin 1974, le dix millième exemplaire sort des chaînes de production de l'usine de Romorentin. De nombreux prix sont décernés à la Matra, sauf en Allemagne où l'exigence allemande en matière de finition et qualité n'y trouve pas son compte. Surtout avec 84 ch…
En 1975, Matra et Simca profitent de la nouvelle gamme 1307/1308 pour équiper la Bagheera du moteur 1 442 cm3 qui développe désormais 90 ch. C'est la Bagheera S.
En juillet 1976, Matra présente une Bagheera au look actualisé destiné à relancer les ventes alors en décrépitude. Les pare-chocs AV et AR sont plus enveloppant, les porte-à-faux sont légèrement allongés, affinant ainsi la silhouette de la Bagheera, la planche de bord est nouvelle et les faux AR sont empruntés à la gamme Simca.
Si le look est gagnant, le poids de l'auto s'est détérioré ainsi que l'aérodynamique, ce qui avec seulement 90 ch n'est pas une bonne nouvelle pour une auto à caractère sportif.
Pour ce millésime 1977, il existe donc toujours 3 modèles dans le catalogue Matra : la version de base avec le 1 294 cm3 de 84 ch, la S de 90 ch avec son 1 442 cm3 et la Courrèges qui reste une S à la finition spécifique.
Pour le millésime 79, le moteur de 1 294 cm3 disparaît et un modèle de base doté du 1 442 cm3 dégonflé à 84 ch est commercialisé pour rester présent dans la catégorie des 7 CV.
A l'automne 1979, la Bagheera S est retirée du catalogue et suite aux accords et rachats avec PSA, les dernières Matra Bagheera sont désormais étiquetées "Talbot-Matra".
En septembre 1980, la Bagheera X, alors derniers modèle encore commercialisé cesse sa carrière honorable après plus de 47 796 exemplaires produits. C'est la Murena, qui aura la lourde tâche de succéder à la Bagheera. Mais l'histoire ne se répétera plus
La bonne surprise pour tout passionné intéressé par la Bagheera, est justement cette image en demi-teinte qui rend les prix d'achat très accessibles. A partir de 2 100 € vous pouvez trouver une Bagheera en bon état.
Source originale : Automobile-sportive.com