Aux côtés des spectaculaires Espada et Miura dessinées par Bertone, l’Islero n'avait pas su convaincre. A cela, s'ajoutèrent de gros problèmes de qualité de fabrication qui abrégèrent prématurément sa carrière.
L'Islero a été le premier échec retentissant pour Lamborghini. Aussi, la doit rapidement être mise au point pour redresser les comptes. Malheureusement, ce sera encore un pas supplémentaire vers les difficultés financières.
Pour économiser du temps et de l'argent, la Jarama (un autre taureau Espagnol célèbre) utilise un châssis raccourci d'Espada. Marazzi est toujours en charge de réaliser la carrosserie.
Bien que plus courte, la voiture reste un coupé 2+2, dont on imagine que l'habitabilité ne va pas en être favorisée. Marcello Gandini, le styliste génial de chez Bertone est loin de signer ici son plus beau travail, les lignes ne font guère l'unanimité.Le moteur est implanté juste entre les roues avant, ce qui n'est pas idéal pour la répartition des masses. Pour compenser, maigrement, la batterie est renvoyée à l'arrière.
Sous ce long capot, on retrouve le fameux V12 Bizzarrini, dans une cylindrée de 4L (3929 cm3) couplé à une boite 5 manuelle. La puissance affichée est de 350 ch à 7500 tr/mn avec 6 carburateurs Weber 40 DCOE.
Les performances sont bien sûr, annoncées au meilleur niveau : 240 km/H en pointe et accélération de 0 à 100 km/H en 6,6 secondes. Pour freiner l’auto on utilise 4 freins à disques ventilés.
La Jarama est l'une des plus lourdes Lamborghini après l'Espada et le colossal LM002. Lancée en 1970 au salon de Genève, le style décalé de la Jarama divise fortement les avis. 176 exemplaires vendus en deux ans...
Style mitigé, ergonomie désastreuse, qualité de fabrication médiocre, la Jarama pèse lourd sur l'image de la marque.
Dès le salon de Genève 1972, Lamborghini tente de corriger le tir avec la Jarama S, version profondément revue. Tout d'abord, la voiture a perdu 100 kg et d'autre part le moteur est boosté à 365 ch avec un nouvel échappement et de nouveaux arbres à cames.
Elle se distingue aussi par deux entrées d'air percées dans le capot et de nouveaux pare-chocs. A l'intérieur, une nouvelle planche de bord plus ergonomique est montée et des sièges plus fins augmentant l'espace aux jambes à l'arrière.
La Jarama S sera commercialisée jusqu'en 1976, pour un volume total de production de 150 exemplaires.
Source originale : Automobile-sportive.com