(1973 /1975) Ferrari 312 B3 F1

La saison 1973 chez Ferrari est marquée par une nervosité fiévreuse sur le plan technique et par des rivalités personnelles, rien d'un humus fertile, donc, pour des succès. Ferrari dispute les trois premières courses, en Argentine, au Brésil et en Afrique du Sud, avec une 312 B2 qui aurait dû, depuis longtemps, prendre sa retraite. Derrière le patronyme B3, sa remplaçante, se dissimulent trois variantes différentes.La première version, présentée à la presse stupéfaite en Août 1972, se voit donner plus tard, par l'ingénieur en chef Mauro Forghieri, l'alibi de " voiture-laboratoire ".Les ouvriers de chez Ferrari la surnomment spazzaneve, le chasse-neige, en raison de son énorme aileron et de son aérodynamique de cathédrale gothique.

La deuxième variante, qui fait ses débuts au Grand Prix d’ Espagne à Barcelone, semble déjà plus prometteuse: la première Ferrari avec une véritable monocoque.

Pour la liaison au sol les jantes de 13 pouces à l’avant et 15 pouces à l’arrière reçoivent une monte en Pneus Good Year qui remplacent les Firestone.Techniquement, 12 cylindres Boxer  en position arrière est un peu plus puissant  que sur la B2. Cubant à 2992cc il délivre 485ch à 12.500 tr/mN alimenté par l’injection et toujours couplé à une boite à cinq rapports.

Mais elle ne tient pas ses promesses: d'une part, son châssis est dépassé et trop lourd, et, d'autre part, son concept ne se prête pas à une amélioration.A Maranello pendant cette période de crise, Forghieri crée la 312 B3 opus 3 avec des radiateurs latéraux en diagonale, une volumineuse prise d'air au-dessus de l'arceau de sécurité, un aileron intégré à l'avant et un puissant becquet arrière, soutenu par un massif pied central.Ferrari finira 6eme Championnat du Monde des Constructeurs 1973, Ickx 9eme du Championnat du Monde des Conducteurs.Avec la saison 1974, l'horizon s'éclaire irrésistiblement pour le Cavallino. Clay Regazzoni rejoint le giron de l'écurie et reçoit un nouveau coéquipier, Niki Lauda. Comme directeur de course, Enzo Ferrari recrute un certain Luca di Montezemolo  juriste de profession.

Après avoir été battu à plate couture par Matra en 1973, Ferrari tourne définitivement le dos à la catégorie des voitures de sport et, jouissant d'un budget confortable fourni par Fiat, la société-mère du groupe, concentre toutes son énergie sur la Formule 1.

L'actuelle 312 B3 est pratiquement méconnaissable par rapport aux anciennes versions du même nom. La puissance est toujours de 485ch à 12.500 tr/min, mais il s'agit d'une toute autre voiture avec une monocoque radicalement modifiée.Le pilote est assis bien plus en avant, avec un réservoir de carburant supplémentaire placé dans le dos pour améliorer la répartition du poids, et une imposante cheminée à prise d'air verticale surplombe son casque. Pour les divers circuits, Ferrari a déjà plusieurs flèches à son carquois, avec, différents ailerons arrière.Ferrari finira 2eme Championnat du Monde des Constructeurs 1974. Regazzoni 2eme et Lauda 4eme du championnat du Monde des Conducteurs. 1975 verra son remplacement par l’évolution 312T.